• Bonne nouvelle !

    Après plusieurs mois d'absence je reprends mon activité sur ce Blog en vous proposant un article sur l'énergie bois, un sujet qui me tient particulièrement à cœur....

     

     

    Il y a quelques années, l'idée de chauffer tout un quartier avec l'énergie bois aurait paru à beaucoup de mes collègues élus comme une hérésie !

    Courant 2008, quand les écologistes ruthénois ont négocié avec leurs homologues socialistes un contrat de gestion municipale, ce sujet est venu sur la table. Nous avions formulé la proposition de constituer un éco quartier sur la friche hospitalière de Combarel, une fois l'hôpital ancien déménagé à Bourran. Cet éco-quartier et les équipements qui l'entourent pourraient être chauffés avec l'énergie bois. J'ai personnellement mené une réelle bataille d'idées et de persuasion au sein du conseil municipal, avec Claudine BONHOMME, pour que cette solution de l'énergie bois soit prise en compte par la mairie de Rodez. Cela n'a pas été facile : nous avons dû faire face a une opposition importante de la part de certains conseillers municipaux et principalement du maire de Rodez. C'est finalement rien qu'en 2012 que le maire m'a confié la tâche d'organiser un comité de pilotage sur la mise en œuvre d'un réseau de chaleur bois sur Combarel. Pendant six mois, nous avons travaillé avec les services de la ville de Rodez, ceux de l'agglomération du Grand Rodez, ceux du conseil général, ceux de la Maison de L'Agriculture(SCI) et plusieurs associations pour trouver la solution la plus pertinente.

     

    L'étude, une fois terminée, nous a montré deux choses.

    Premièrement: il est impératif d'élargir le périmètre du réseau de chaleur aux bâtiments qui entourent la friche hospitalière de Combarel, par exemple la piscine Aquavallon, la Chambre d'Agriculture, la maison de retraite Bon Accueil, la maison de l'enfance… Ainsi  le projet de réseau de chaleur de Combarel devient un réseau de chaleur Combarel- Foirail !

    Le deuxième enseignement de cette étude a été de montrer que l'énergie bois constitue bien une énergie d'avenir, moins chère que le fioul, moins chère que le gaz et moins chère que l'électricité. C'est une énergie plus intéressante pour le consommateur et pour l'habitant !

    Cerise sur le gâteau, l'énergie bois, intéressante du point de vue économique, est aussi avantageuse du point de vue environnemental en diminuant les rejets de CO2. Enfin un argument majeur: c'est une énergie produite sur le territoire, localement. Avec le bois, on n'enrichit ni les monarchies pétrolières ni les multinationales de l'énergie: chaque euro dépensé profite à l'économie locale ! 

     

    Mon propos n'est pas de couper tout le bois des forêts aveyronnaises pour le brûler dans un réseau de chaleur en ville. La forêt aveyronnaise s'accroît naturellement chaque année d'un volume de bois équivalent à 1 million de mètres cubes. Il s'en consomme aujourd'hui à peine 200 000 m³. On voit évidemment que nous disposons d'une marge de progression intéressante pour alimenter les différentes chaufferies qui se créeraient en Aveyron et qui voudraient utiliser du bois produit en Aveyron. 

    Tous les clignotants sont donc au vert : il est désormais déterminant qu'une volonté politique forte s'affirme sur la commune de Rodez pour aller dans le sens de la construction d'un réseau de chaleur sur Combarel-Foirail.

     

    Malheureusement c'est là que le bât blesse ! 

    Le maire de Rodez dispose depuis six mois de l'étude dont je viens de parler. Et depuis six mois rien n'avance !!! 

    Depuis six mois il tergiverse et "demande à ce qu'une étude nouvelle complémentaire soit menée par des connaissances à lui qui travaillent dans de grandes sociétés énergétiques" pour apporter la contradiction !

    Je ne comprends pas cette attitude attentiste.

     

    J'ai participé ce matin à l'assemblée générale de l'Association Aveyron Énergie Bois. Le constat fait par tous les membres de cette association et par les nombreux élus présents, est qu'il faut muscler la demande en bois pour structurer la filière énergie bois. Le sénateur Stephane Mazars présent lors de cette assemblée générale, a même fait état d'un rapport d'un de ses collègues sénateurs qui montrait que les collectivités territoriales avaient un rôle déterminant pour structurer la filière bois.

     

    Je souhaite que l'étude que nous avons menée soit restituée au conseil municipal de Rodez et qu'il y ait un débat à son sujet. Je conçois tout à fait que d'autres conseillers municipaux ne partagent pas le même enthousiasme que moi pour l'énergie bois. Mais je ne comprends pas l'absence de débat à son sujet au sein du conseil municipal alors même que l'étude que nous avons financé montre l'intérêt de cette énergie. 

     

    Le maire de Rodez est aussi vice-président du conseil régional de Midi-Pyrénées. En tant que maire de Rodez il garde ce projet dans un tiroir. Mais le conseil régional qu'il représente promeut, lui, l'énergie bois comme étant une énergie d'avenir. Y aurait-il une vérité différente à Rodez et à Toulouse ? !

     

    J'ai souvent entendu les partisans du cumul des mandats dire que cela permettait par exemple à un maire d'être conseiller régional et de défendre dans les deux institutions un même projet, pour aller plus vite ! Manifestement ce n'est pas le cas du maire de Rodez…, à notre grand désavantage !

    ..........

    N'oubliez pas de répondre au sondage ci-contre !

     

     

     


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  • Mais quelle mouche a bien pu piquer le Maire de Rodez à vouloir présenter au conseil municipal du 15 juin une délibération favorable à la vidéosurveillance pour ensuite la retirer en fin de séance ?

    Aux dires du Maire il s'agissait d'avoir un débat serein et sain à ce sujet: cela aura au moins satisfait G.Serieys qui a déclaré en préambule à son intervention: "C'est bien que le conseil soit un lieu de débat et non une chambre d'enregistrement". Personellement, j'aimerais qu'il en soit effectivement ainsi plus souvent sur d'autes dossiers ...

    Cela dit, je ne pense pas que la volonté de débat soit à la base de la décision du Maire. J'en veux pour preuve les discussions que j'ai eues avec certains "riverains plaignants" des quartiers concernés (Carrefour St-Cyrice et rue de Bonald) auprès de qui le Maire s'était engagé à mettre  en place un système de caméras... Ne voulant pas se déjuger il a organisé un "débat" afin de faire apparaître sa bonne disposition (je mets le sujet à l'ordre du jour) contrariée par quelques élus (ce qui l'amène à retirer la délibération promise). Il peut ainsi répondre aux habitants des quartiers :" je voulais bien mais j'ai été empéché !".

    Ce faisant la méthode du Maire est critiquable à double titre. Premièrement, il laisse "espérer" une solution auprès de la population, sachant qu'il n'a pas de majorité pour voter cette proposition et deuxièmement il prend le problème à l'envers ... Ma position, en partie exprimée durant la séance du conseil municipal, se résume aux points suivants.


    Il y a un réel besoin de répondre aux préoccupations exprimées par la population des quartiers concernés.

    Le besoin de vivre en sécurité, en paix, dans un environnement propre est parfaitement légitime. Les élus locaux sont là pour répondre à ces demandes et lutter contre les incivilités qui empoisonnent la vie quotidienne des habitants.

    Tous les professionnels de la sécurité, toutes les études menées en la matière précisent bien qu'une politique de sécurité efficace ne se résume pas à installer quelques caméras sur la voie publique. Donc, la question que je soulève est : "Pourquoi avoir privilégié une technique, la Vidéosurveillance, par rapport à d'autres ?". Quelles autres solutions sont possibles ? Personnellement je pense indispensable la présence humaine de personnels compétents et formés tels que des éducateurs de rue, des médiateurs voire des policiers municipaux. 

     

    Se pose alors la question de la méthode.

    Comment répondre aux demandes exprimées par la population sans tomber dans des solutions liberticides, couteuses et à l'efficacité douteuse. La participation des personnes concernées au problème me semble indispensable. Associer les habitants, les commerçants, la mairie, les professionnels de la sécurité et du droit dans une même démarche est une nécessité.

    G.Gladin, l'adjoint en charge de la sécurité, avait déjà initié une rencontre de ce type. Je pense qu'il faut poursuivre par d'autres rencontres pour trouver des solutions consensuelles avec au bout, l'engagement d'actions concrètes.

    Nous sommes loin des conclusions hâtives consistant à se prononcer, à travers une délibération, sur le principe de la vidéosurveillance. Il nous faudrait avoir d'abord une démarche sur la prévention de l'insécurité par le déploiement de moyens humains et par la mobilisation des acteurs de terrains. Nous avons la chance d'avoir sur le Grand Rodez un Conseil Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance, organe dont tout le monde loue le travail et l'efficacité. De manière assez paradoxale il n'a pas été sollicité pour tenter de résoudre ces problèmes... Cherchez l'erreur !

    Un écho à droite...

    Sans surprise, ce sont essentiellement Régine Taussat et Bernard Saules qui ont endossé les habits de supporters du Maire et qui ont le mieux défendu la délibération présentée. Ils auraient aimé la voter, portés par des arguments tels que : "il faut en finir avec les voleurs du marché qui dévalisent le porte-monnaie des mamies afin  d'acheter leur drogue !" dixit Taussat. Ou bien "si vous n'avez rien à vous reprocher, vous ne craindrez pas de vous faire filmer", dixit Saules.... Pourtant un arbitre devrait savoir que ce n'est pas parce qu'on n'a rien à cacher qu'on a envie de tout montrer !

    Reporter cette décision inadaptée.

    J'ai donc demander au Maire (ainsi que plusieurs autres conseillers -M.Garcia Vicente, M.Boucher, G.Serieys) de retirer cette délibération. Le Maire a bien mesuré l'ornière dans laquelle il s'était mis. En retirant la délibération suite aux différentes interventions, il a réorienté l'action municipale dans un sens qui me semble plus humain.

    Reste maintenant l'essentiel (et ce par quoi nous aurions du commencer): mettre sur pied une réelle concertation et prendre ensuite des mesures concrètes...


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    Retrouvez à la Maison du Livre l'excellente revue "Books" qui titre ce mois ci : "Rien à cacher, la société de surveillance". Avec des articles tels que "La vie privée a t'elle un avenir ?", "Rien à cacher !", "Souriez, vous êtes filmés ! "


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  • Stop ou Encore ? Le conseil municipal avait délibéré favorablement pour la création du service public de crémation, étant entendu que la collectivité souhaitait confier à une société privée la construction et l'exploitation de l'équipement. J'avais à l'époque, et par deux fois, voté contre cette délégation à une société privée arguant de la pertinence d'une coopération avec les collectivités voisines qui exploitent déjà un crématorium (Albi,…)

    La commission consultative des service public, qui avait précédemment entérinée la démarche (27 mai 2011), attire maintenant l'attention sur le fait qu'une autorisation préfectorale préalable à la démarche doit être accordée, ce qui n'est toujours pas le cas aujourd'hui. Les sociétés privées qui, suite à la consultation, n'auraient pas été retenues pourraient engager une action en nullité de la procédure. D'où le classement sans suite de la procédure et son arrêt (momentané ?) …

    J'ai renouvelé, lors de ce conseil municipal, mon opposition à la démarche aventureuse de la délégation de service à une société privée,  une majorité de nos concitoyens étant par ailleurs favorables à un service public funéraire débarassé de la logique du profit. Sans compter les associations de consommateurs qui dénoncent "les abus de position dominante" et la "marchandisation du corps humain"... J'ai rappelé qu'une solution de bon sens consistant à travailler avec nos collègues d'Albi permettrait toujours de faire avancer notre projet de manière plus rapide (nous avons perdu un an et demi) et plus sûre (Albi dispose d'une expertise technique et juridique de plus de 20 ans !). La solution que je préconise est la constitution d'une SPL, société publique locale à la manière d'Albi.

    Alors que nos voisins albigeois tissent des coopérations et des rapprochements avec leurs homologues de la Haute Garonne (même s'ils ne sont pas le même couleur politique), alors qu'ils souhaitent en faire autant avec nous, nous autres ruthénois décidons de faire cavalier seul avec la seule solution privée comme étendard. Et cela malgré mes appels à ce qu'une comparaison objective entre les différentes solutions soit effectuée par les services de la commune. Ce faisant, le Maire s'enferme dans sa logique n'écoutant qu'un seul "son de cloche". 

    Et dire que je suis catalogué d'extrémiste et d'irréaliste …!

     

     

     


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  • S'il y a un sujet qui n'a pas été anticipé dans la politique d'aménagement urbain, c'est de mon point de vue la question du stationnement. Un seul exemple qui me semble révélateur: le parking du Foirail ! Depuis la prise de décision de construire le musée Soulages (il y a plusieurs années déjà) les élus et les services  savaient que le parking était condamné à disparaître. Il était donc possible d'anticiper… 

    Aujourd'hui, il ne se passe pas une occasion dans les réunions publiques pour que des citoyens ou des commerçants apostrophent le Maire de Rodez: "Y aura t'il un nouveau parking en centre ville ?" Lors de la réunion en mairie du 2 septembre, en présentant les travaux du Boulevard Gambetta, Christian Teyssedre déclarait qu'il fallait réfléchir à cette éventualité …

     

    De mon point de vue, il nous faut mettre "cartes sur table" et dire aux ruthénois ce que l'on veut faire en matière de stationnement: il nous faut une politique cohérente et partagée par les habitants comme par les commerçants. Voila pourquoi, j'ai demandé au dernier conseil municipal qu'une commission, ouverte aux élus, aux habitants et aux commerçants, soit saisie de cette question.

     

    Je pense que la piétonisation n'est pas la première chose à faire: ce qui est prioritaire à mes yeux est de mettre à disposition des automobilistes des moyens de transports publics cadencés et efficaces avec des parcs-relais de stationnement à l'entrée de Rodez. Lorsque l'offre de transport et de stationnement en dehors du centre-ville seront devenues des réalités concrètes, la piétonisation deviendra alors une opportunité, pas avant ! 

     

    En Janvier 2012, d'énormes progrès vont être réalisés par l'instauration des navettes cadencées à 0,20€ sur l'ensemble du réseau. Il faut accompagner ce mouvement par la construction des parcs-relais en périphérie de ville: c'est une urgence absolue. Pourquoi la Ville de Rodez bloque t'elle la construction du parc relais de Calcomier alors qu'elle est propriétaire du terrain ? Cela n'est ni justifié, ni logique ! C'est toute la crédibilité de la politique de stationnement qui est en jeu ! Rodez qui veut être une ville éco-responsable doit montrer l'exemple en permettant la construction de ce premier "parc relais". Rodez pourra aussi montrer l'exemple en incitant les employés de la mairie à fréquenter les futurs parcs-relais et à prendre les bus … libérant ainsi les nombreuses places réservées au "parking des jacobins" ! 

    Je ne suis pas un élu écologiste "anti-bagnole" ! Je dis qu'il faut privilégier l'accès au stationnement en ville pour les résidents et les consommateurs tout en dissuadant le stationnement de ceux qui viennent y travailler (sauf bien sûr les services à la personne et les livraisons). Il existe des moyens techniques et financiers pour dissuader ceux qui travaillent en ville de se garer dans le centre et pour les inciter à utiliser les parcs relais qui seront construits à l'entrée de Rodez ! Et cela permettra de libérer plusieurs centaines de places !

     

    Ma démarche écologiste consiste bien à diminuer le besoin de prendre sa voiture pour aller au travail, là où des solutions de transports collectifs le permettent. C'est aussi une manière de réduire les "bouchons" en ville ou sur la rocade quand les automobilistes sont le plus souvent seuls dans leur voiture mais tous ensemble à la même heure sur la route !

     

    Construire un nouveau parking souterrain en ville, sous l'Évéché ou sous le site de l'ancien hôpital Combarel ? Ma réponse personnelle, aujourd'hui, est négative. 

    Négative tant que nous n'avons pas mis en œuvre les solutions alternatives évoquées.

    Négative tant que nous n'avons pas réalisé une étude économique approfondie. Avec un coût de construction supérieur à 20.000€ par place de parking souterrain, je doute fortement de la compétitivité d'un tel équipement. A moins de le remplir "manu militari", avec une pression policière accrue par l'intermédiaire des PV sur le stationnement de surface !! Ce n'est pas, personnellement, le projet politique que j'ai envie de mettre œuvre pour mes concitoyens à Rodez !


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  • Voici ma déclaration lors du conseil municipal du vendredi 29 juillet, concernant le projet de crématorium à Rodez. C'est un peu long pour un blog, mais vu la tournure conflictuelle que le maire a donné au "débat", je met en ligne ces éléments !

     

    "Je m'adresse du fond du cœur à mes collègues élus du conseil municipal, à celles et à ceux qui considèrent qu'il existe sur notre Terre des biens inaliénables comme l'eau, l'air et la vie. À celles et à ceux qui considèrent que ces biens relèvent d'abord du service public, je veux parler de celui qui est assumé par la collectivité, celui qui est garant de l'égalité de traitement et de la qualité des prestations. Je le dis devant vous et j'espère ne pas être le seul à le dire: "nous devrions tous être égaux devant la mort", malheureusement ce n'est pas le cas ! Même dépourvu de vie, notre corps reste encore un enjeu économique pour des sociétés privées et une épreuve financière lourde pour nombre de familles modestes. 

    Je m'adresse à mes collègues élus socialistes, communistes, altermondialistes pour qui le mot "progressiste" à un sens, à ceux qui ont toujours l'ambition de "changer la vie", c'est à dire changer les règles du jeu libéral pour qui la vie n'est qu'un gigantesque marché et le corps humain, vivant ou mort, une marchandise comme une autre !

    Et que nous proposez vous Monsieur Le Maire à travers cette délibération ? Ni plus ni moins, de concéder à des sociétés privées l'exercice de notre service public de crémation. Que nous proposez vous, si ce n'est que le libéralisme économique qui envahit déjà notre vie quotidienne au point d'en dénaturer le sens, que ce libéralisme là nous poursuive au delà de notre mort jusque dans la crémation !

    D'autres communes ont fait et continuent de faire des choix différents. Des choix qui amènent le service public funéraire à accompagner les citoyens jusqu'à la fin de leur parcours. Tout près de Rodez, la ville Albi a mis en place un service funéraire public auquel adhère toutes les 17 communes de l'Agglomération et 8 autres communes supplémentaires. La Société Publique Locale dénommée « Pôle Funéraire Public de l'Albigeois» est composée uniquement de collectivités locales et agit pour leur compte.

    Voila comment certains de nos voisins appréhendent la gestion du service public de la crémation: l'adopter à Rodez serait la marque d'une vraie politique sociale et d'une vraie politique progressiste, car le service public de crémation garantit des services et des tarifs meilleurs que les actuels prestataires privés.

    Je demande donc que cette délibération qui nous est soumise, ne soit pas votée en l'état mais plutôt renvoyée en concertation.

    Notre conseil municipal s'est déjà prononcé le 25 février dernier sur, je cite "le principe de l'option de la concession du service public au privé" et il était précisé que le dossier en vue de cette concession serait présenté plus tard. Aujourd'hui et à ce jour, nous n'avons ni le dossier présentant le projet, ni les prestations dont la gestion est prévue d'être déléguée. D'importantes questions préalables au mode de gestion restent donc sans réponse.

    Par exemple, au vu de l'importance de la zone géographique concernée par la crémation, il serait utile d'avoir une réflexion avec nos communes sœurs de l'Agglomération, comme cela se fait ailleurs. Pourquoi rester seuls ?

    Quels sont les contours prévus du Crématorium ? Quels types d'équipement, de salle de cérémonie et de recueillement ? Quid de la dispersion ou de la mise en terre des cendres ? Quid d'un lieu de souvenir ?  La délibération de février signalait que l'investissement était de l'ordre de 2M€ sans la salle de recueillement. Qui en aurait la charge de construction et de fonctionnement, la collectivité ou le délégataire ? 

    Vous l'avez compris, je ne remet pas en cause la pertinence d'apporter à nos concitoyens un service de proximité. Oui, il est juste de vouloir implanter un crématorium sur le ruthénois, oui cette démarche est de bon sens. Ce sur quoi j'attire votre attention est de revenir sur l'incohérence entre l'affichage de gauche et l'action concrète, en confiant le service public de la crémation à une entreprise privée. Ce sur quoi j'attire votre attention est de revenir sur la précipitation actuelle en adoptant une délibération sans en avoir, au préalable, exposé les tenants et aboutissants, je veux parler du rapport prévu par le conseil municipal de février et que nous n'avons toujours pas reçu. 

    Je renouvelle donc ma demande que la délibération soumise au conseil aujourd'hui soit renvoyée en concertation afin de répondre aux questions légitimes et afin d'approfondir, entre autres, de nouvelles coopérations avec d'autres collectivités comme par exemple Albi et le partenariat possible au sein de leur SPL, société publique locale."

    +++++++++++

    Après mon intervention, le maire a violemment réagi à mon égard. Il m'a prêté des intentions que je n'ai pas, tout en m'interdisant de lui répondre (ce qu'il tolère chez d'autres conseillers …). Je réponds donc sur mon blog, par ce jeu de Questions/Réponses:

    >Où se situe l'enjeu du débat sur le crématorium ?

    J'ai défendu devant le conseil que la commune pourrait mettre en place un service de crémation de qualité et dénué d'arrières pensées commerciales. Assumer un deuil est déjà assez lourd pour les familles sans avoir en plus à se débattre dans des considérations financières. La commune assurant un tel service serait de mon point de vue garante de l'intérêt général, à la différence d'une société privée. Je croyais pouvoir être entendu d'un maire de "gauche".

    >Le maire me reproche de faire de la politique politicienne.

    En février, je m'étais déjà abstenu en ne votant pas le principe de confier la construction et l'exploitation du crématorium à une société privée. Ce vendredi, j'ai confirmé ma position en votant contre le choix de la délégation de service public qui était proposé par la délibération. Je ne vois pas ce qu'il y a de politicien dans ma démarche. Je remarque que le maire avait employé le même argument lorsque que Claudine Bonhomme et moi-même, nous nous étions opposés à la fermeture de l'école Fabié !

    >Le maire dit que la commune investit déjà 30 millions d'euros et ne peut pas réaliser, elle même, le crématorium.

    On trouve l'argent pour investir dans des équipements sportifs ou culturels, dans de la voirie, etc… On peut bien en trouver pour assurer un service public des funérailles… si c'est la volonté de l'équipe municipale. Dire qu'on ne doit pas "charger la barque" est faux: il ne s'agit pas de rajouter des dépenses mais de faire des choix !  Le maire ne veut  tout simplement pas faire le crématorium en interne, et du coup, il renvoie le projet vers les opérateurs privés.

    >Existe t'il d'autres solutions que le recours à des sociétés privées ?

    Oui. Il y a la régie. Le service de crémation est dans ce cas un service communal comme un autre. La commune assume l'investissement et le fonctionnement du service comme tous les autres services communaux ! 

    Ensuite il y a une solution que je trouverai pertinent d'étudier en profondeur, il s'agit de la SPL, Société Publique Locale. C'est une société constituée uniquement de collectivités adhérentes et qui agit pour leur compte. Dans ce cas, c'est la SPL qui assume l'investissement et le fonctionnement et non pas les collectivités.

    >En quoi la solution de la SPL est elle innovante ?

    Elle permet de répondre à la volonté de ne pas endetter la commune (ce que je trouve tout à fait légitime et que je partage) tout en gardant l'entière maitrise sur le crématorium (la qualité et le prix du service), puisque les collectivités gouvernent seules, à 100%, la SPL. C'est la différence majeure avec la solution "DSP privée" voulue par le maire et la majorité du conseil. 

    Autre avantage de la solution "SPL": la rapidité. On gagne 3 à 6 mois en procédures diverses par rapport à la solution "DSP" choisie par le maire !

    >Comment la SPL Albigeoise pourrait être une solution pour Rodez ?

    La SPL n'est pas du tout limitée au périmètre albigeois. Une coopération ruthénoise avec Albi pourrait déboucher sur un pôle "Albi-Rodez" permettant à la SPL de construire un crématorium sur le ruthénois. Encore faut il que Rodez veuille coopérer avec sa voisine, ce à quoi ne semble pas disposé le maire de Rodez ! Et c'est, de mon point de vue, une erreur.

    >Les crémations sont traditionnellement réalisées par des sociétés privées mieux équipées et plus professionnelles.

    Ce n'est pas systématique. Albi dispose d'une service public de crémation depuis 1991, avec un personnel formé et du matériel adapté. Toulouse propose aussi un service public de crémation. Libre à chacun de choisir entre le service public et les prestations privées! 

    A Rodez, les inhumations sont réalisées entièrement par des sociétés privées. 

    >Albi est il un exemple pour Rodez ?

    En me prêtant ce propos, le maire dénature mon argumentation pour me contrer. Je ne vois pas de "modèle" à Albi, ni ailleurs. Je vois simplement des collectivités, qui quelque soit leur couleur politique, ont mis en œuvre des solutions depuis longtemps. Ma démarche est de proposer au conseil municipal de Rodez de bénéficier de leur expérience de 20 ans. Le recours au privé n'est pas un réflexe systématique à avoir quand on ne sait pas faire en interne. Aller voir ce que réalise les autres communes nous éviterait de faire des bêtises !


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