• La transition écologique de notre société : qu'est ce que c'est ?

    Reconversion, adaptation, évolution.

    Voila des mots qui effraient nombre de salariés. Les exemples malheureux subis par des dizaines de milliers d'ouvriers font régulièrement la "une" des médias.

    Pourtant, certains faits semblent inéluctables. La fin du pétrole abondant et de moindre coût, en fait partie. Fermer les yeux sur cette réalité et refuser toute évolution de nos industries, c'est assurément exposer les salariés de ces branches d'activité liées au pétrole à un avenir incertain. Voila pourquoi je fais campagne sur le thème de la "transition énergétique et économique".

    De ce point de vue la stratégie industrielle développée par le groupe industriel Bosch me semble intéressante. Depuis toujours l'activité majeure du site castonétois tourne autour "du diesel" . Et depuis 2009, le produit phare est l'injecteur « common rail », devenu le standard sur les systèmes diesel... Dans le même temps, sur d'autres de ses sites, Bosch a amorcé une transition.

    En Allemagne, Bosch dépense 400 millions d'euros par an pour passer au moteur électrique et dispose aujourd'hui de l'ensemble des maillons de la chaîne : batterie, moteur et électronique... Dans le Bade-Wurtemberg, par exemple, les producteurs de voitures sont déjà en train de passer à la production de voitures électriques, aidés par le Land (l'équivalent de la Région, en France) qui subventionne les formations pour les employés. Cette transition aura bien sûr des conséquences sur l'emploi : création de postes dans la recherche et le développement, ou encore dans la chimie. Côté production, un moteur à combustion comprend 1400 pièces contre 200 seulement pour un électrique, il y aura une baisse d'activité, mais celle-ci peut être compensée, par exemple par la fabrication de carrosseries plus légère qui demanderont, elles, plus de main d'œuvre, comme l'explique le chercheur Jürgen Dispan dans une étude pour le syndicat allemand "IGMetal".

    C'est en anticipant suffisamment qu'il est envisageable de préserver les emplois. En France aussi, nous disposons d'exemples réussis dont fait partie l'usine Bosch de Vénissieux. Ce site, jusque-là spécialisé dans la pompe d'injection diesel « common rail », a totalement arrêté cette production pour passer en janvier à l'assemblage de modules photovoltaïques. Les emplois ont été préservés et la nouvelle production semble garantie dans la durée. Huit mois seulement ont été nécessaires pour la transition. Si 80 personnes sont parties se former 4 à 8 semaines en Allemagne, le savoir-faire déjà reconnu des équipes, rodées à la fabrication en grande série de produits de haute technologie, a été un atout majeur de la transition. La spécificité de Vénissieux ? Une très forte implication des partenaires sociaux dans la démarche, un réel désir de préserver les emplois du côté employeur et un appui de la Région Rhône-Alpes.

    J'ai souhaité, à travers ces exemples, montrer les adaptations et les stratégies industrielles de transition. D'un point de vue écologiste, il est bien sûr nécessaire qu'une bonne partie des déplacements, aujourd'hui réalisés en voiture individuelle, puissent se faire demain en transport collectif (bus ou covoiturage). C' est surtout opportun pour les trajets domicile-travail.

    Gérer, anticiper la fin annoncée du pétrole, prévoir les reconversions et s'y préparer : l'avenir est là. Dans son Pacte écologique pour l'emploi, Eva Joly prévoyait que la transition écologique pouvait créer 1 million d'emplois en France d'ici 2020, tout en améliorant la qualité de vie de tous. Je souscris sans réserve à cet avis : en Aveyron aussi, le changement peut être vu comme une opportunité.


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  • Commentaires

    1
    Val 12
    Mercredi 23 Mai 2012 à 21:02

    Le journal de 20h de France 2 vient de nous présenter le miracle économique du Texas et des USA grâce, tenez-vous bien à la technique révolutionnaire du fracking !! Le mot qui fait mal (gaz de schiste) n'a évidemment pas été prononcé. Les inconvénients ? A peine évoqués et présentés vaguement par l'écolo de service (l'empêcheur de faire habituel, le doux rêveur qui veut revenir à la bougie, n'ayons pas peur des caricatures). Alléluia, aux USA le Dieu pétrole est de retour. La transition énergétique attendra encore un peu sans doute. Et les empêcheurs de forer en rond vont devoir reprendre du service. 

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    2
    Yod4z
    Mercredi 20 Juin 2012 à 16:25

    Je ne comprends pas ce qui pousse les écologistes à propulser la fabrication vers le photovoltaïque ou l'électrique quand on connait le cout écologique de ses deux procédés actuels.

    Les batteries utilisent beaucoup de minerai rare. Le photovoltaïque utilise du mercure à profusion qui est non recyclable et polluant.

    Je ne parle meme pas du probleme fiancier pour le client final (certe le bilan sante sera meilleur) au niveau des voitures electriques qui ont un cout mensuel obligatoire (location batterie et recharge electrique) qui est largement superieur a cout actuel d'une voiture essence (cout du carburant compris) pour une certaines tranche de clients.


    C'est des reponse à ce genre de question que j'aimerais vous entendre.

    PS: j'ai une voiture diesel mais je ne l'utilis qu'une fois par semaine au pire trois fois.

    3
    BrunoBerardi Profil de BrunoBerardi
    Mercredi 20 Juin 2012 à 19:49

    Cher YOD4Z,

    j'ai bien pris la précaution d'écrire que d'un point de vue écologiste, il est bien sûr indispensable qu'une bonne partie des déplacements, aujourd'hui réalisés en voiture individuelle, puissent se faire demain en transport collectif (bus ou covoiturage). La voiture électrique/hybride peut être un élément de réponse à apporter mais n'est pas, à mes yeux, LA PREMIÈRE NI LA SEULE réponse. J'ai souhaité malgré tout parler de la reconversion industrielle vers les véhicules électriques pratiquée par le groupe Bosch pour montrer qu'il est socialement, techniquement et économiquement faisable de reconvertir des usines orientées à l'origine sur des procédés industriels diesel...

    Quant à moins utiliser sa voiture, je pense effectivement qu'un usage partagé dans le cadre du co-voiturage est par exemple très pertinent: il éxiste sur l'Agglomération du Grand Rodez de nombreuses zones industrielles à l'échelle desquelles ont pourrait mettre en œuvre une oraganisation de covoiturage. L'Ademe appelle cela un PDE et cela fonctionne déjà à Grenoble par ex...

    Cordialement. Bruno Berardi

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