• Face aux politiques «austéritaires», la croissance n'est pas la solution !

    Notre 2° café écolo a eu lieu au "Broussy" jeudi 24 mai. Ce fut l'occasion de parler énergie... Voici un condensé de ce qui s'y est dit.

     

    1. L’exemple grec.

    Les politiques d'austérité sont incapables de réduire les niveaux de dette publique, elles mènent au chômage massif, à la pauvreté, à l'abandon des droits sociaux et/ou a la privatisation des services publics. Et cela en toute impunité pour ceux qui sont à l'origine de la crise, les banques, les marchés et acteurs financiers qui en profitent.  

    1. Une croissance pour qui, pour quoi et comment ?

    Faut il mener une politique de relance économique «tout azimut» sans s'interroger sur les modèles et les contenus de production et de consommation ? Le pétrole est le «liquide matriciel» dans lequel a grandi notre société de consommation actuelle: chimie, transport, agriculture... Le modèle économique dominant à l'échelle mondiale ne sait pas produire aujourd'hui plus de richesses économiques sans injecter plus d'énergie dans la machine économique. C'est pour cette raison que se pose la question: comment s'affranchir, dans notre monde fini, sur notre planète aux ressources limitées, de la notion de croissance ?

    1. À quoi sert l'énergie ? La notion de PIC

    La notion de «pic» concerne toutes les ressources, à partir du moment où on dispos d’un stock de départ et où on «tape dedans». Le pic correspond au moment où on a consommé la moitié de la réserve et où, désormais, on se rapproche du fond du baril ! La notion de pic fait consensus; ce qui différencie les optimistes des pessimistes est le moment où se situe le pic maxi à partir duquel on amorce la descente.

    Le scénario «pessimiste» prévoit, dès 2015, une baisse de 2% de la production de pétrole liquide soit une diminution de la richesse économique produite mondialement de 20 à 30%. A contrario, les scénarios «optimiste» (sociétés pétrolières) ou «réaliste» de l'OCDE sont basés sur une mobilisation gigantesque des pétroles non conventionnels (off-shore, schistes, …) du gaz et du charbon. On comprend mieux l’enjeu des permis de recherche sur les schistes... 

    L'énergie quelle que soit sa forme est nécessaire pour modifier un état initial: fournir de la nourriture, se déplacer, créer des outils, s'amuser… la consommation d'énergie ne se justifie que par la consommation en aval de ressources pour satisfaire nos besoins ou nos envies. À ce sujet, je voudrais faire connaître un concept que j'utilise souvent en abordant la réduction des déchets: il s'agit du "sac à dos écologique". Il s’agit de quantifier l’utilisation des différentes ressources nécessaires à la fabrication d’un produit: minerais, eau, air, énergies... Le tout est alors traduit en poids. Quelques exemples pour quelques matériaux et produits de consommation courante ? La brosse à dent pèse alors 1,5kg, le téléphone portable 75kg, l'ordinateur personnel 1,5 T et la voiture 70 T ! Combien pèse le jean ? 32kg de matières et 8 M3 d'eau ! Quand on rapproche ses chiffres de la durée de vie des produits, on mesure facilement l'étendue de l'enjeu !

    Le pic pétrolier n'est pas le seul: nous sommes désormais sur le pic du phosphate (minerai stratégique dans l’agriculture), celui du fer, du cuivre sont pour 2015 quant à celui de la biodiversité il est dépassé dans de nombreux domaines … 

    1. Choc énergétique et choc économique

    Nous sommes devant un véritable choc énergétique à venir et un encore plus grand choc économique puisque nous avons vu que dans notre modèle de société, il y a un lien indissoluble entre la production énergétique et la «santé économique».

    Les répercussions économiques de la fin des énergies bon marché seront surement synonymes de crises économiques bien plus violentes que celles que nous vivons et la situation se complexifiera encore car se posera alors la question de notre capacité à satisfaire les besoins humains et à répartir les richesses crées. Répartition géographiques ou géopolitiques entre les anciens pays développés et les puissances émergentes mais aussi répartition entre les différentes classes sociales !

    C'est pour nous le signal de la fin d'un monde basé sur les exploitations et les dominations. Partager ce constat n'est pas évident mais c'est la base de la prise de conscience écolo. Et c'est ce qui nous différencie de la pensée de droite ou de gauche.

    1. Face aux chocs, la résilience

    La résilience, en métallurgie, c'est la capacité à absorber un choc sans trop se déformer (différence entre l'acier résiliant et le verre cassant). Il s'agit pour un système de développer une capacité à absorber un changement perturbant en conservant les mêmes fonctions de base et son identité. Comment répondre à nos besoins primaires (alimentation, santé, habitat,…) et à nos besoins fonctionnels (transports, énergie, économie, formation…) ?

    Dans un monde aux ressources limitées, voire pour certaines d'entre elles finissantes, peut on continuer dans la consommation/gaspillage pour le plus grand nombre (un voiture pour les 9milliards ? un Iphone nouveau tous les ans ?) ? Peut on continuer dans la prédation au profit des pays développés ? Peut on continuer dans l' appropriation des richesses produites au profit d'une classe sociale mondialisée ? Non évidemment ! 

    Quelques critères de résilience ? Privilégier la diversité  et la multiplicité (des cultures, des modes de production/consommation, des énergies,…), développer l'autonomie (des individus, des territoires,…), assurer la réactivité locale (réponse en circuits et délais courts,…), garantir une logistique et une gestion des stocks (maintien des réserves/ressources,…).

     

    1. La mise en œuvre de la transition et la question des moyens.

    Les décideurs politico-économiques dominants considèrent que lutter contre le changement climatique représente un coût . Ils se trompent et ils nous trompent. Par exemple, les sommes investis par la ville d'Onet le Château dans les économies d'énergies rapporteront l'équivalent de 3% par an sur 20 ans. L'investissement n'est plus une dépense mais un placement !
    Nous avons besoin d'un levier pour transformer l’économie. Ce levier est la fixation d’une valeur, d’un prix du carbone et du nucléaire dans l’économie. Il s'agit taxer le prix des énergies. Si on redistribue bien le produit de cette taxation, on crée une masse financière nouvelle qui peut être affectée à la reconversion économique et sociale mais aussi à soutenir les plus modestes afin de leur neutraliser la hausse des coûts énergétiques. 
    La progression de cette «Contribution Climat Energie» doit être programmée dans le temps et équitable. L’équité est la condition de l’acceptabilité sociale.

     

    1. La mise en œuvre de la transition et la question des acteurs.
    • Nous voulons un État régulateur et acteur de la transition: 

    Il instituera une fiscalité sur l'énergie, la CCE, «contribution climat énergie». Nous affirmons une volonté politique pour réguler la transition, surtout son aspect social et équitable. 

    • Nous voulons stimuler les initiatives des citoyens: 

    Sensibiliser et permettre aux initiatives citoyennes d'émerger afin de permettre à la société d’innover.

    • Nous voulons aussi stimuler les initiatives locales des collectivités:

    Soutenir les collectivités afin d’intégrer la nouvelle donne énergétique dans leur gestion des services publics locaux et dans leur patrimoine. Soutenir l'expérimentation et la diffusion des bons exemples (voir l’initiative des «villes en transition»)

    • Nous voulons stimuler les initiatives locales des entreprises et des agriculteurs: 

    Aider à anticiper le changement climatique et l'énergie plus rare & plus chère.

    Accompagner la réflexion sur la finalité et la pérennité de leurs productions .

    Soutenir l'Economie Sociale et Solidaire.

    • Nous sommes réalistes: 

    Ceux qui préparent la transition climatique se préparent pour le monde à venir. Un exemple local avec le Parc des Grands Causses qui couvre tout le Sud Aveyron. A son échelle, il se dépense, chaque année, 260M€ en consommations énergétiques: les 10% d'économies facilement réalisables représentent 26M€ annuels à faire économiser au territoire !  Cet exemple illustre la frilosité incompréhensible de la gauche ruthénoise qui tarde à mettre en œuvre un Plan Climat Energie Territorial sur le Grand Rodez (cela fait près de 2 ans que je réclame au président Mouly une telle initiative !). La stratégie écolo est d'affronter la réalité, de s'y adapter, voire de la transformer en opportunité. Le réalisme c'est d'agir car aujourd'hui, le coût de l'inaction est supérieur au coût de l'action. "Ne rien faire coute plus cher!". 

     

     

    1. Paix ou chaos ?

    Sommes-nous à la veille d'un troisième choc pétrolier (après ceux de 1973 et de 1979) ? Je ne lis pas dans le marc de café mais il faut de toute façon s'attendre à de fortes tensions sur le pétrole dans le futur. Le défi écolo est de sortir du pétrole et du nucléaire !

    A ce stade, je vous invite à découvrir le scénario de transition énergétique que porte la mouvance écologiste et qui est appelé "scénario Négawatt". 

    Ce scénario de forte réduction des émissions présenteraient un « effet collatéral» intéressant : les tensions géopolitiques sur le marché du pétrole seront inversement proportionnelles à l'intensité des politiques de réduction des émissions de CO2.

    La paix et la prospérité...


    Aller, pour le "fun", on peut voir cette video... séquence émotion !


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :