• Dans le cadre de la campagne électorale, je vais me pencher dans les prochains billets sur certains dossiers qui ont émaillé les débats du conseil municipal entre 2008 et 2014...

     

    Six ans de tergiversations pour rien ! C'est en gros le bilan de la municipalité au sujet de la construction d'un crématorium à Rodez. On touche là le fond de la gouvernance à la mode Teyssedre !

    Au mépris de tout débat, le Maire de Rodez était prêt à confier la construction et la gestion du futur crématorium à un exploitant privé en lançant une "délégation de service public". Je dis qu'il s'agit d'une démarche au mépris de tout débat car il n'y a pas eu, malgré mes multiples demandes, de débat sur l'opportunité et sur la faisabilité d'autres systèmes de gestion. En dehors du recours au privé point de salut selon le Maire. Circulez, il n'y a rien à discuter !!! J'en ai fait personnellement les frais lors de plusieurs conseils municipaux.

    Aveuglé par sa volonté de confier la construction/gestion d'un tel équipement à une société privée, le Maire ne s'était  d'ailleurs pas rendu compte qu'il n'était pas juridiquement "dans les clous" et c'est la préfecture qui l'a obligé à tout arrêter et tout reprendre à zéro ! Ce sera un dossier pour la prochaine équipe !

    En considérant la DSP (délégation de service public) comme l'unique mode de gestion de ce crématorium, le Maire et le conseil municipal de Rodez se privaient d'autres formes de gestion qui auraient du être analysés et étudiés en détail.

    Il y a par exemple une exploitation en régie municipale : dans ce cas la construction et la gestion du crématorium sont assurées par les services municipaux, avec des agents spécialement formés et dédiés à cette fonction. Plusieurs élus et agents des services ont même été visiter le crématorium de Sète qui semblait retenir toute leur attention ! Mais la principale critique formulée par le Maire contre ce mode de gestion est le fait qu'il faudrait que la commune investisse pour réaliser ce crématorium, ce qu'elle n'aurait pas les moyens de faire (dixit le Maire) ! Qui peut prétendre que la commune n'a pas 1,5 million d'euros à investir dans ce crématorium alors qu'elle vient d'investir plusieurs dizaines de millions dans la rénovation de la voirie du centre-ville de Rodez ? 

     

    Mais en admettant que la construction et la gestion d'un crématorium en régie municipale soient impossible, il existe, malgré tout, un autre mode de gestion public qui s'appelle la société publique locale (SPL) et qui évite à la commune de s'endetter. Voilà le mode de gestion que je trouverais pertinent d'étudier. Pourquoi ? 

    Parce qu'il existe d'autres collectivités en Midi-Pyrénées qui utilisent une société publique locale pour construire et gérer leurs crématoriums; à Albi par exemple ! J'ai personnellement rencontré l'adjoint de la ville d'Albi responsable du crématorium ainsi que son directeur. Tous les deux m'ont dit l'intérêt bénéfique pour chaque commune à collaborer (entre Rodez et Albi) au travers d'une société publique locale commune pour gérer les deux crématoriums en commun.

    J'avais personnellement rencontré le maire de Rodez à deux occasions pour lui faire part de mes discussions positives avec les responsables albigeois et leur volonté de travailler en commun et en collaboration avec Rodez. Malgré cela le maire de Rodez n'a jamais voulu donner suite à l'idée d'organiser un débat contradictoire: c'est sa conception de la gouvernance des affaires publiques !

     

    Sur ce dossier, comme sur d'autres (eau potable, école F.Fabié,…) des élus socialistes, du Front de Gauche ou encore M.C. Carlin furent au diapason du Maire, lui permettant d'agir à sa guise. Défendre verbalement le service public sur les tribunes électorales et lors des manifestations de rue mais ne pas traduire cet engagement dans leurs actes de gestion, voila une constante de nombreux militants de la "gôôche" ruthénoise.

     

    Personnellement, cela me conforte dans le fait que le débat sur les étiquettes (droite/gauche) n'a pas de sens s'il est déconnecté des valeurs et des pratiques.

     


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    Le match à lieu à Rodez avec en toile de fond la mairie tant convoitée…

    À ma gauche, Ping. À ma droite, Pong.

    Le gong officiel n'a pas encore retenti que déjà, depuis plusieurs semaines, le combat a commencé. Un combat qui est censé intéressé au plus haut point les ruthénois ...

    J'en doute, car les coups portés sont des coups bas: "Shadock", "menteur", "extra-terrestre", "illusionniste"… Des deux cotés les sobriquets fusent: la stratégie de communication est limpide. Pour le Maire ou le Député en place, il s'agit de casser l'image respectable de l'autre, de le dévaloriser. Il est alors plus facile de déconsidérer les propos de quelqu'un qui a perdu de son "aura" dans l'opinion.

    Les récents "débats" sur les impôts ou la dette sont révélateurs. Ping et Pong sortent des chiffres, une avalanche de chiffres, leurs propres chiffres très différents les uns des autres… mais qui ont un point en commun: ils ne parlent pas de la même chose. Chacun peut donc continuer de prétendre dire la vérité et accuser l'autre de mensonge !

     

    La réaction du citoyen moyen est de renvoyer les deux vociférants publics "dos à dos": "c'est une bataille de chiffonnier!" pense t-il.  Réflexe salutaire ? Je ne crois pas, car en agissant ainsi, chaque écurie électorale campe sur ses positions et rameute ses troupes. La réalité objective elle, plus nuancée, a du mal à apparaître. 

     

    Une alternative existe pourtant : "l'observatoire des engagements". Est-ce un nouveau "machin", "une usine à gaz" ? Non, c'est très simple. 

    Toutes les démarches citoyennes dignes de ce nom qui fonctionnent ont mis en place cette instance composée d'habitants de la commune chargée d'évaluer de manière objective la mise en œuvre des engagements municipaux. L'observatoire est co-présidé par un élu municipal de l’opposition et un représentant des quartiers. Il doit être doté de moyens pour être indépendant de la municipalité. Fini les brochures municipales couteuses à la gloire du Maire, fini les critiques stériles, une information objective existe issue de l'expertise citoyenne. Elle sert de repère, une sorte de "cour des comptes" municipale ! 

     

    Ainsi les habitants ne seraient plus ballotés au gré des prises de position extravagantes, l'objectivité démocratique ne serait plus prise en otage par les égos politiques et le citoyen retrouverait sa place, son rôle, celui d'arbitre éclairé. Le débat politique y gagnerait en authenticité, en profondeur, centré sur le projet et le débat de fond. Tout le contraire de l'actuel mauvais match de ping-pong électoral !

     

    Tout cela n'est pas utopique et fonctionne déjà dans plusieurs communes en France. Voila un engagement (voir la Charte) que la liste "Rodez Citoyen" mettra en œuvre dans le prochain conseil municipal… Encore faut-il être élu le 23 mars. Cela dépend maintenant de vous, cher lecteur …

     

     


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    "J'assume" a répété à plusieurs occasions le Maire lors du dernier conseil municipal.

    Il répondait ainsi à l'intervention de Claudine Bonhomme expliquant qu'elle ne voterai pas le budget pour deux raisons de fond: le népotisme du Maire et la souffrance au travail des employés de mairie.

     

    Népotisme: ces embauches de complaisance (à la mairie comme à l'Agglo) ont été monnaie courante durant ces 6 années. Les copains ou les copines, les enfants, les belle-filles,… tous les partis représentés au conseil municipal en ont profité pour faire embaucher un(e) des leurs. Socialistes, Front de gauche, Radicaux ou UMP, le Maire a "arrosé" tout le monde. Tout le monde sauf les écolos… qui eux, n'ont rien demandé. Je peux, sans rougir, regarder chaque électeur ruthénois dans les yeux et leur dire: "nous avons rempli un mandat honnête, sans chercher de passe-droit". J'en suis fier ! Car pour moi le népotisme patent du Maire contribue à corrompre la vie politique, corrompre la notion de service dû aux habitants et corrompre enfin les relations au sein du personnel

    Je porterai, durant cette campagne électorale qui démarre, cette exigence de probité.

     

    Souffrance au travail: un rapport du médecin du travail circule sous le manteau et pointe l'impact négatif du management sur les employés de mairie. Un questionnaire d'origine syndicale est actuellement soumis au personnel… Ce mal-être grandissant est-il uniquement du aux restrictions de personnel ? Non. Les changements continuels de commande politique ou les humiliations semblent être la règle et contribuent à cette explosion des arrêts maladie constatée depuis quelques temps. On est droit de se demander si le Maire en "assumant cette situation", n'assomme pas le personnel ?

    Jean-Louis Chauzy, lui aussi, assume. Au nom de la rigueur, il justifie l'injustifiable en confondant "serrer les boulons" pour une assurer une gestion saine avec "passer le personnel à la moulinette" pour diminuer les frais de fonctionnement. Le syndicaliste qu'il est resté pourrait prendre contact avec ses anciens collègues au sein de la mairie...  Tout cela devrait interroger mes collègues "de gauche" toujours prompts à "dénoncer la droite". Mais non, le Maire assume; donc on reste bien aligné derrière lui, comme un seul homme ! L'esprit de famille en somme.

     

    Ceux qui n'assument pas du tout sont par contre nos "opposants dits de droite". Népotisme ou souffrance au travail ? Ils n'ont jamais dit un mot là-dessus en conseil municipal. En dehors de donner régulièrement des satisfecits de bonne gestion au Maire, ils s'ingénient à souligner "la division de la majorité municipale". Là aussi la même vision politique: tous unis derrière le chef ! Cela incline à penser que l'alternative à la gestion du Maire n'est pas dans le vote pour son concurrent Député...

     

    A contrario de ces comportements, je pense nécessaire une re-mobilisation du personnel communal autour de "projets de service pluri-annuels" qui donnent aux agents une visibilité de la commande politique sur les 6 ans du mandat, qui permet une gestion prévisionnelle et qui donne une large place à la formation continue. En somme, faire en sorte que les agents des collectivités soient aussi des citoyens à leur travail. 

     

    Voila de quoi alimenter les discussions pendant la campagne électorale. :-)

     


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    Vendredi 7 février, le maire convoquait ce qui devrait être le dernier conseil municipal du mandat. 

     

    C'est sûrement ainsi que Gilbert Gladin l'a compris, lui qui a présenté un bilan de son action durant ces 6 ans comme adjoint. J'ai retenu son engagement (que je partage) pour faire évoluer le stationnement depuis une gestion privée vers une gestion municipale, ce qui fut réalisé en novembre 2013. J'ai aussi apprécié son engagement pour faire bouger les lignes en matière d'accessibilité de la voirie ou des bâtiments municipaux. 

    Mais son intervention m'a laissé un petit goût amer: celui de l'inachevé voire du regret.

    J'ai senti une personne frustrée de ne pas avoir pu avancer plus significativement sur la question importante de l'accessibilité des personnes handicapées à une vie normale, à la reconnaissance de leur citoyenneté. Regrettant l'absence de budgets spécifiques pour 2014, regrettant le fait que Rodez serait dans l'illégalité en 2015, Gilbert Gladin a pointé les manques et les défaillances des choix politiques du Maire. Car les "arbitrages politiques" opérés par ce dernier depuis des années ont malheureusement privilégié la "cosmétique urbaine" à un véritable "renouvellement urbain". 

    Il faut être clair: mettre en accessibilité la voirie et les bâtiments municipaux est certes une obligation légale qui s'impose au Maire mais c'est surtout, à mes yeux, une occasion de rendre la ville plus facile à vivre pour TOUS les habitants et pas seulement pour les personnes dites handicapées. De bons trottoirs  déneigés et respectés, des bus accessibles, des abribus généralisés, des services publics accessibles, des jardins entretenus, … ces sont autant d'aménagements qui profitent aux parents avec leur poussette, aux personnes âgées qui se promènent, aux enfants qui jouent, aux adultes et aux …handicapés ! 

    Voila le sens d'une politique d'accessibilité qui inclut l'ensemble de la société dans le "bien vivre" au lieu d'en rejeter certains dans le non-droit.

    C'est pour dire tout cela aussi, que Pierre Raynal m'avait donné sa procuration lors de ce conseil municipal. Il ne voulait pas, lui non plus, voter un "budget alibi" à quelques semaines de l'élection, conseil qui entérinait l'abandon de la politique d'accessibilité.

    J'ai donc voté contre ce budget 2014. 

    D'autres raisons ont aussi motivé mon choix: j'y reviendrai dans un prochain billet.

     

    ++++++++++

    Voici la déclaration de Pierre Raynal que j'ai lue en conseil municipal.

     

    Le budget de 2014 était la dernière opportunité de se mettre en conformité avec la loi de 2005–11 dite loi « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
    En effet, tous les établissements recevant du public ( ERP) devront être accessible aux personnes souffrant de toute forme de handicap, le 1er janvier 2015.

    Cette obligation est une obligation de résultat.

    Un audit réalisé estime au minimum à 6 millions d'euros les travaux qui doivent être effectués pour la remise aux normes accessibilité des bâtiments municipaux.

    Or il n'apparait nulle part dans le budget 2014 cet objectif de remise aux normes des ERP. Ni même un effort conséquent.

    C'est de libertés fondamentales dont il est question ici. Le budget 2014 ne prend pas en compte ces libertés et de fait instaure une discrimination, une ségrégation
    Ces libertés ne sont pas accessibles à 30 % de la population (personne souffrant de handicap, personne âgée, femme enceinte...).

    Ce budget est voté ce soir de façon précipitée. Ce budget, en omettant d'inscrire en charges la mise aux normes des ERP n' est qu'un argument de campagne électorale.
    L'intêret particulier, ici, prévaut sur l'intêret collectif.

    Je vote donc contre le budget 2014.

    Pierre Raynal.

     

     

     


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  • Je reprends aujourd'hui sur mon blog un billet publié, il y a quelques temps, sur RodezCitoyen.

    Tout le monde le sait, un iceberg présente une partie visible qui flotte au-dessus de l’eau et une partie bien plus importante (et dangereuse !) qui est invisible sous le niveau de la mer. La démission de la Directrice Générale des Services de la Mairie de Rodez représente cette partie visible de l’iceberg.

    Il ne m’appartient pas de juger sa nouvelle orientation professionnelle : c’est son choix! Par contre, ce que je pense être les motivations qui ont amené à cette décision  me semblent plus intéressantes à analyser: c’est ce qui se « cache » sous l’eau… Cette décision n’a rien de précipité: elle est le fruit d’une lente dégradation des relations entre le Maire et sa directrice générale des services. Cette démission confirme, selon moi, la défaillance du mode de gouvernement du maire.

    Défaillance, d’abord, dans le management  des employés communaux. En effet, le maire depuis plusieurs années a procédé à des embauches que j’appelle « de complaisance », c’est-à-dire des embauches de personnes « amies ». Comment, dans ces conditions, une directrice des services peut-elle faire valoir son autorité dès lors que ses subalternes « s’abritent » derrière  leur relation privilégiée avec le maire qui les a embauchés ? Cela s’apparente à «mission impossible». Le tout dans un climat exacerbé de concurrence entre les directeurs des services de la Ville de Rodez et de l’Agglomération du Grand Rodez (le DGS de l’Agglo ayant menacé de déférer au tribunal administratif l’arrêté de nomination de la DGS ruthénoise !), avec un Maire qui bat le chaud et le froid (un coup « tu restes », un coup « tu t’en vas »…

    Défaillance ensuite dans la gouvernance des projets. Durant six ans, tous les projets ont été l’occasion d’avancées, de recul, de remise en cause, d’accélérations en urgence suivies de changement de cap à 180* voire de renoncements… Il en a été ainsi de la salle des fêtes, de l’ilôt Bonald, de la friche hospitalière de Combarel, de la maison des associations, de la troisième maison de retraite,… Ce qui est en cause, c’est l’incapacité du maire à travailler de manière collective dans une équipe aux compétences pluridisciplinaires : au gré de ses rencontres, «c’est le dernier qui parle qui a raison» ; d’où l’errance  des projets… Pas facile à suivre pour une directrice des services rigoureuse !

    Ces critiques peuvent paraître «dures» : je les ai déjà exprimées en privé au maire et en public à diverses occasions. Il n’en a jamais tenu compte. Ai-je raison ? En partie ou en totalité ? Cette récente démission de Madame de La Panouse m’incline à penser que je suis dans le vrai. L’ensemble de ces défaillances constituent, à mon sens, la part invisible de l’iceberg : invisible du public mais sensible et de plus en plus lourde à supporter pour les personnels. D’ailleurs la cérémonie des vœux au personnel, ce mercredi 22, a été l’occasion d’une très longue ovation appuyée du personnel communal aux propos de Marion de La Panouse regrettant son départ; propos emprunts d’humanité, de sens des responsabilités, de valeurs et d’affirmation du service public !

    Fort de sa réalisation technique, aveuglé par la certitude de son succès à venir, sourd aux opinions différentes qui s’exprimaient autour de lui, le capitaine du Titanic s’est bêtement échoué sur ce petit bout d’iceberg  dans la nuit polaire avec les conséquences tragiques que l’on connaît…

     

    Les différentes composantes de la «gauche» ruthénoise, insensibles à la situation des personnels communaux (ou intercommunaux), nous conduisent droit dans … l’iceberg  !  C’est cette fatalité que je refuse et qui justifie, entre autre, mon engagement dans le Collectif et dans la liste « Rodez Citoyen ».


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