• Le jardin public va être livré à la multinationale de la malbouffe pour qu'elle puisse faire sa propagande auprès des enfants pendant toute la journée du 2 juin. Le prétexte est la découverte des sports olympiques dans un "village sportif" reconstitué.


    "C'est gratuit!" avait précisé le Maire pour justifier sa décision* (il a le droit de prendre, de manière unilatérale, des décisions qui ne sont pas soumises au vote du conseil municipal). Evidemment, ni Claudine, ni moi ne sommes tombés dans ce panneau. J'ai dénoncé ce "partenariat", cache sexe d'une agression publicitaire envers un public captif. La gratuité d'un tel événement est pour McDo la condition indispensable pour "férer" sa cible: les jeunes.

    Il s'agit pour la multinationale de se modeler une image de qualité et d'épanouissement loin des accusations de malbouffe et d'alimentation déséquilibrée. 


    Je souhaite beaucoup de persuasion au Maire pour trouver une cohérence à soutenir un tel événement tout en finançant, lors du même conseil, une association baptisée "Soli'Terre" dont l'objectif est de promouvoir l'alimentation de bio et de qualité ! Mais peut-être ne faut il pas chercher une cohérence là où se trouve simplement une volonté de faire plaisir à tout le monde….

     

    Je profite de ma "casquette" de candidat à l'élection législative pour dire tout le mal que je pense de la publicité à destination du public jeune ou ado et toute l'importance qu'il y aurait à l'interdire dans les médias et les événements à destination de la jeunesse… et dans l'éducation.

     

    ---------------------

    * Séance du conseil municipal de Rodez du 20 Avril 2012.


    votre commentaire
  • Il y a deux ans le Festival Skabazac disparaissait. 

    L'Agglomération du Grand Rodez qui lui consacrait 70.000 euros de soutien/subvention décidait alors de verser cette somme aux trois MJC existantes: Rodez, Onet et Luc-Primaube. Il s'agissait de confier à des professionnels le soin de faire vivre et de développer les musiques actuelles. Et c'est ainsi qu'est né Agglozic dont le bilan des actions me semble intéressant avec l'organisation et la promotion de groupes locaux. Mais notre territoire est orphelin de l'événement que constituait le Festival Skabazac.

    Il est orphelin aussi de la mobilisation citoyenne et bénévole qui avait permis à ce festival d'être nationalement reconnu. Et de ce point de vue, l'Agglo y a perdu: en dynamisme et en attractivité ! Les musiques actuelles ou classique qui figuraient au premier rang des priorités de la charte culturelle sont aujourd'hui quasi à l'abandon. 

    Car la situation n'est guère brillante du coté du Conservatoire à Rayonnement Départemental de l'Aveyron. Dans cette structure qui regroupe les collectivités (dont l'Agglo et le Conseil Général), les dernières décisions prises me font craindre le pire: pour "sauver" l'institution, ses gestionnaires vont lui appliquer un "traitement de cheval", un plan de rigueur qui va la laisser exsangue et incapable de faire face à ses obligations. 

    Les parents qui, en Aveyron, paient déjà des tarifs très élevés sont montrés du doigt, comme étant des "consommateurs de prestation". Comble de l'hypocrisie, ce sont les collectivités qui ne font pas souvent face à leur responsabilité (beaucoup d'entre elles ne cotisent pas à la hauteur voulue) qui invectivent, par voie de presse interposée, des parents. Ces derniers loin d'être "égoïstes" défendent, à mes yeux, l'idée même du service public d'éducation musicale ! Le monde à l'envers…

    Et comme pour enfoncer le clou, voila que l'Agglo ne souhaite plus soutenir deux associations majeures du ruthénois: "12Touch" et les "Photofolies". Tout cela au nom de la rigueur budgétaire ! En fait au nom de l'incohérence et de l'aveuglement, les mêmes raisons qui ont fait couler "Skabazac" et qui minent le CRDA. 

    Il n'y a pas de projet et la politique culturelle de l'Agglo n'est vue qu'au travers du prisme de l'investissement dans la pierre, le béton ou l'acier Corten ! Elle néglige et oublie qu'une politique culturelle est faite aussi d'investissement humain, celui-là même que l'Agglo s'évertue à décourager !!

     

    Faire ce constat peut paraître facile, mais c'est nécessaire !

    Quelles solutions pourrait on proposer à ce jour ?

     

    Je ne suis pas un spécialiste et je réagis donc en citoyen ayant à cœur l'animation et le dynamisme du territoire où je suis élu.

    >D'abord avoir et appliquer une charte culturelle: cela nécessiterait d'avoir une réflexion sur notre territoire (faire mieux) avant de prendre des décisions essentiellement comptables (faire moins). La précédente équipe (Censi) avait voté une charte culturelle un mois avant de rendre les clés, en mars 2008. Depuis rien ! Rien de mis en œuvre, rien de réfléchi… le vide, le désert culturel !

    >Concevoir la politique culturelle avec les acteurs locaux de la culture et à l'échelle de l'Agglo. Aujourd'hui, les maires, jaloux de leurs "réalisations culturelles", s'enferment dans des logiques communales. Quitte à dénoncer, comme à Rodez, le poids excessif des "consommateurs de culture" extérieurs à la commune… Nous devrions aller vers une MJC intercommunale avec des établissements et/ou des interventions dans les communes.

    >Aider le tissu associatif à se prendre en charge, voire se "professionnaliser" sur la base de projets pluri-annuels permettant une vision et des actions assises sur le moyen terme (pourquoi pas des soutiens sur la base de contrat d'objectifs de 3/5 ans ?). A voir le dynamisme des associations et des troupes, il y a un véritable potentiel de création d'activités dans le domaine musical ou culturel.

     

    En tant que candidat à l'élection législative, j'estime nécessaire de consolider le service public local de l'éducation artistique et musicale et pour cela d' inscrire, dans la future loi de décentralisation, la culture comme clause de compétence obligatoire dans les intercommunalités pour en finir avec les situations vécues au CRDA, par exemple.

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Notre 2° café écolo a eu lieu au "Broussy" jeudi 24 mai. Ce fut l'occasion de parler énergie... Voici un condensé de ce qui s'y est dit.

     

    1. L’exemple grec.

    Les politiques d'austérité sont incapables de réduire les niveaux de dette publique, elles mènent au chômage massif, à la pauvreté, à l'abandon des droits sociaux et/ou a la privatisation des services publics. Et cela en toute impunité pour ceux qui sont à l'origine de la crise, les banques, les marchés et acteurs financiers qui en profitent.  

    1. Une croissance pour qui, pour quoi et comment ?

    Faut il mener une politique de relance économique «tout azimut» sans s'interroger sur les modèles et les contenus de production et de consommation ? Le pétrole est le «liquide matriciel» dans lequel a grandi notre société de consommation actuelle: chimie, transport, agriculture... Le modèle économique dominant à l'échelle mondiale ne sait pas produire aujourd'hui plus de richesses économiques sans injecter plus d'énergie dans la machine économique. C'est pour cette raison que se pose la question: comment s'affranchir, dans notre monde fini, sur notre planète aux ressources limitées, de la notion de croissance ?

    1. À quoi sert l'énergie ? La notion de PIC

    La notion de «pic» concerne toutes les ressources, à partir du moment où on dispos d’un stock de départ et où on «tape dedans». Le pic correspond au moment où on a consommé la moitié de la réserve et où, désormais, on se rapproche du fond du baril ! La notion de pic fait consensus; ce qui différencie les optimistes des pessimistes est le moment où se situe le pic maxi à partir duquel on amorce la descente.

    Le scénario «pessimiste» prévoit, dès 2015, une baisse de 2% de la production de pétrole liquide soit une diminution de la richesse économique produite mondialement de 20 à 30%. A contrario, les scénarios «optimiste» (sociétés pétrolières) ou «réaliste» de l'OCDE sont basés sur une mobilisation gigantesque des pétroles non conventionnels (off-shore, schistes, …) du gaz et du charbon. On comprend mieux l’enjeu des permis de recherche sur les schistes... 

    L'énergie quelle que soit sa forme est nécessaire pour modifier un état initial: fournir de la nourriture, se déplacer, créer des outils, s'amuser… la consommation d'énergie ne se justifie que par la consommation en aval de ressources pour satisfaire nos besoins ou nos envies. À ce sujet, je voudrais faire connaître un concept que j'utilise souvent en abordant la réduction des déchets: il s'agit du "sac à dos écologique". Il s’agit de quantifier l’utilisation des différentes ressources nécessaires à la fabrication d’un produit: minerais, eau, air, énergies... Le tout est alors traduit en poids. Quelques exemples pour quelques matériaux et produits de consommation courante ? La brosse à dent pèse alors 1,5kg, le téléphone portable 75kg, l'ordinateur personnel 1,5 T et la voiture 70 T ! Combien pèse le jean ? 32kg de matières et 8 M3 d'eau ! Quand on rapproche ses chiffres de la durée de vie des produits, on mesure facilement l'étendue de l'enjeu !

    Le pic pétrolier n'est pas le seul: nous sommes désormais sur le pic du phosphate (minerai stratégique dans l’agriculture), celui du fer, du cuivre sont pour 2015 quant à celui de la biodiversité il est dépassé dans de nombreux domaines … 

    1. Choc énergétique et choc économique

    Nous sommes devant un véritable choc énergétique à venir et un encore plus grand choc économique puisque nous avons vu que dans notre modèle de société, il y a un lien indissoluble entre la production énergétique et la «santé économique».

    Les répercussions économiques de la fin des énergies bon marché seront surement synonymes de crises économiques bien plus violentes que celles que nous vivons et la situation se complexifiera encore car se posera alors la question de notre capacité à satisfaire les besoins humains et à répartir les richesses crées. Répartition géographiques ou géopolitiques entre les anciens pays développés et les puissances émergentes mais aussi répartition entre les différentes classes sociales !

    C'est pour nous le signal de la fin d'un monde basé sur les exploitations et les dominations. Partager ce constat n'est pas évident mais c'est la base de la prise de conscience écolo. Et c'est ce qui nous différencie de la pensée de droite ou de gauche.

    1. Face aux chocs, la résilience

    La résilience, en métallurgie, c'est la capacité à absorber un choc sans trop se déformer (différence entre l'acier résiliant et le verre cassant). Il s'agit pour un système de développer une capacité à absorber un changement perturbant en conservant les mêmes fonctions de base et son identité. Comment répondre à nos besoins primaires (alimentation, santé, habitat,…) et à nos besoins fonctionnels (transports, énergie, économie, formation…) ?

    Dans un monde aux ressources limitées, voire pour certaines d'entre elles finissantes, peut on continuer dans la consommation/gaspillage pour le plus grand nombre (un voiture pour les 9milliards ? un Iphone nouveau tous les ans ?) ? Peut on continuer dans la prédation au profit des pays développés ? Peut on continuer dans l' appropriation des richesses produites au profit d'une classe sociale mondialisée ? Non évidemment ! 

    Quelques critères de résilience ? Privilégier la diversité  et la multiplicité (des cultures, des modes de production/consommation, des énergies,…), développer l'autonomie (des individus, des territoires,…), assurer la réactivité locale (réponse en circuits et délais courts,…), garantir une logistique et une gestion des stocks (maintien des réserves/ressources,…).

     

    1. La mise en œuvre de la transition et la question des moyens.

    Les décideurs politico-économiques dominants considèrent que lutter contre le changement climatique représente un coût . Ils se trompent et ils nous trompent. Par exemple, les sommes investis par la ville d'Onet le Château dans les économies d'énergies rapporteront l'équivalent de 3% par an sur 20 ans. L'investissement n'est plus une dépense mais un placement !
    Nous avons besoin d'un levier pour transformer l’économie. Ce levier est la fixation d’une valeur, d’un prix du carbone et du nucléaire dans l’économie. Il s'agit taxer le prix des énergies. Si on redistribue bien le produit de cette taxation, on crée une masse financière nouvelle qui peut être affectée à la reconversion économique et sociale mais aussi à soutenir les plus modestes afin de leur neutraliser la hausse des coûts énergétiques. 
    La progression de cette «Contribution Climat Energie» doit être programmée dans le temps et équitable. L’équité est la condition de l’acceptabilité sociale.

     

    1. La mise en œuvre de la transition et la question des acteurs.
    • Nous voulons un État régulateur et acteur de la transition: 

    Il instituera une fiscalité sur l'énergie, la CCE, «contribution climat énergie». Nous affirmons une volonté politique pour réguler la transition, surtout son aspect social et équitable. 

    • Nous voulons stimuler les initiatives des citoyens: 

    Sensibiliser et permettre aux initiatives citoyennes d'émerger afin de permettre à la société d’innover.

    • Nous voulons aussi stimuler les initiatives locales des collectivités:

    Soutenir les collectivités afin d’intégrer la nouvelle donne énergétique dans leur gestion des services publics locaux et dans leur patrimoine. Soutenir l'expérimentation et la diffusion des bons exemples (voir l’initiative des «villes en transition»)

    • Nous voulons stimuler les initiatives locales des entreprises et des agriculteurs: 

    Aider à anticiper le changement climatique et l'énergie plus rare & plus chère.

    Accompagner la réflexion sur la finalité et la pérennité de leurs productions .

    Soutenir l'Economie Sociale et Solidaire.

    • Nous sommes réalistes: 

    Ceux qui préparent la transition climatique se préparent pour le monde à venir. Un exemple local avec le Parc des Grands Causses qui couvre tout le Sud Aveyron. A son échelle, il se dépense, chaque année, 260M€ en consommations énergétiques: les 10% d'économies facilement réalisables représentent 26M€ annuels à faire économiser au territoire !  Cet exemple illustre la frilosité incompréhensible de la gauche ruthénoise qui tarde à mettre en œuvre un Plan Climat Energie Territorial sur le Grand Rodez (cela fait près de 2 ans que je réclame au président Mouly une telle initiative !). La stratégie écolo est d'affronter la réalité, de s'y adapter, voire de la transformer en opportunité. Le réalisme c'est d'agir car aujourd'hui, le coût de l'inaction est supérieur au coût de l'action. "Ne rien faire coute plus cher!". 

     

     

    1. Paix ou chaos ?

    Sommes-nous à la veille d'un troisième choc pétrolier (après ceux de 1973 et de 1979) ? Je ne lis pas dans le marc de café mais il faut de toute façon s'attendre à de fortes tensions sur le pétrole dans le futur. Le défi écolo est de sortir du pétrole et du nucléaire !

    A ce stade, je vous invite à découvrir le scénario de transition énergétique que porte la mouvance écologiste et qui est appelé "scénario Négawatt". 

    Ce scénario de forte réduction des émissions présenteraient un « effet collatéral» intéressant : les tensions géopolitiques sur le marché du pétrole seront inversement proportionnelles à l'intensité des politiques de réduction des émissions de CO2.

    La paix et la prospérité...


    Aller, pour le "fun", on peut voir cette video... séquence émotion !


    votre commentaire

  •  J'accueille avec plaisir sur mon blog les contributions d'amis ou de personnes qui veulent bien m'envoyer leurs textes*. Aujourd'hui, je publie un billet proposé par Dominique Serieys qui est
     conseiller municipal d'Olemps, engagé dans la campagne électorale à nos cotés.

    Merci à lui. 

    "De l'amnésie à l'omission volontaire.

    Il y a un an (en mars 2011), Emily Teyssedre-Jullian et Bruno Berardi portaient les couleurs de l'union des écologistes lors de l'élection cantonale sur Rodez-Est. Il s'était trouvé alors des élus ruthénois (notamment Front de gauche ainsi que Daniel Rozoy, président départemental du Parti Radical de Gauche) pour fustiger l'alliance "contre-nature" entre Europe-Ecologie-Les Verts et Cap21**. Bruno Berardi fut ainsi interpellé en plein conseil municipal sur son supposé "virage à droite".Il était même sommé par certains de quitter les rangs de la "gauche ruthénoise"… Tout cela n'avait aucun fondement et pour seul objectif de déstabiliser et de décrédibiliser les candidats écolos.

    Aujourd'hui, nous sommes à deux semaines de l'élection législative et le candidat portant l'étiquette du Parti Radical de Gauche, Stéphane Mazars, a fait savoir par la presse, tout en se réclamant lui-même de la  majorité présidentielle de François Hollande, qu'il bénéficiait du soutien du Modem de François Bayrou. Daniel Rozoy va t'il critiquer son collègue candidat et le soupçonner d'un "virage droitier" ! La vérité politique serait elle à "géométrie variable" ?

    Et que penser par ailleurs de l'attitude du maire socialiste de Rodez  lors de cette campagne ? Certes, Christian Teyssèdre vient de sortir de sa torpeur en soutenant via les journaux Monique Bultel-Herment. Il en a profité pour tacler sévèrement Yves Censi mais rien sur Stéphane Mazars et son alliance avec le Modem. « Silence radio » alors que la candidate, sa candidate, est selon les observateurs politiques locaux sous la menace du candidat PRG en vue du second tour.

    Mais finalement, est-ce si surprenant ?

    Déjà, il y a quelques mois, il avait indiqué dans la presse que Stéphane Mazars était pour lui le meilleur candidat pour battre Yves Censi (ses collègues socialistes avaient  du apprécier !). Et surtout aujourd'hui, c'est peut-être aux yeux de Christian Teyssèdre l'occasion de tester dans l'opinion une union des socialistes avec les centristes du Modem et les "radicaux de gauche"… en vue de proposer une telle alliance dans deux ans pour les élections municipales à Rodez."

    _________________________

    *Dominique a remodelé son texte originel posté le 28 mai pour tenir compte de la conférence de presse que C.Teyssedre a tenue en présence de Monique Herment-Bultel le 31 mai.

    **Cap 21, longtemps uni au Modem, s'en était pourtant séparé définitivement en 2009.



    votre commentaire
  • Reconversion, adaptation, évolution.

    Voila des mots qui effraient nombre de salariés. Les exemples malheureux subis par des dizaines de milliers d'ouvriers font régulièrement la "une" des médias.

    Pourtant, certains faits semblent inéluctables. La fin du pétrole abondant et de moindre coût, en fait partie. Fermer les yeux sur cette réalité et refuser toute évolution de nos industries, c'est assurément exposer les salariés de ces branches d'activité liées au pétrole à un avenir incertain. Voila pourquoi je fais campagne sur le thème de la "transition énergétique et économique".

    De ce point de vue la stratégie industrielle développée par le groupe industriel Bosch me semble intéressante. Depuis toujours l'activité majeure du site castonétois tourne autour "du diesel" . Et depuis 2009, le produit phare est l'injecteur « common rail », devenu le standard sur les systèmes diesel... Dans le même temps, sur d'autres de ses sites, Bosch a amorcé une transition.

    En Allemagne, Bosch dépense 400 millions d'euros par an pour passer au moteur électrique et dispose aujourd'hui de l'ensemble des maillons de la chaîne : batterie, moteur et électronique... Dans le Bade-Wurtemberg, par exemple, les producteurs de voitures sont déjà en train de passer à la production de voitures électriques, aidés par le Land (l'équivalent de la Région, en France) qui subventionne les formations pour les employés. Cette transition aura bien sûr des conséquences sur l'emploi : création de postes dans la recherche et le développement, ou encore dans la chimie. Côté production, un moteur à combustion comprend 1400 pièces contre 200 seulement pour un électrique, il y aura une baisse d'activité, mais celle-ci peut être compensée, par exemple par la fabrication de carrosseries plus légère qui demanderont, elles, plus de main d'œuvre, comme l'explique le chercheur Jürgen Dispan dans une étude pour le syndicat allemand "IGMetal".

    C'est en anticipant suffisamment qu'il est envisageable de préserver les emplois. En France aussi, nous disposons d'exemples réussis dont fait partie l'usine Bosch de Vénissieux. Ce site, jusque-là spécialisé dans la pompe d'injection diesel « common rail », a totalement arrêté cette production pour passer en janvier à l'assemblage de modules photovoltaïques. Les emplois ont été préservés et la nouvelle production semble garantie dans la durée. Huit mois seulement ont été nécessaires pour la transition. Si 80 personnes sont parties se former 4 à 8 semaines en Allemagne, le savoir-faire déjà reconnu des équipes, rodées à la fabrication en grande série de produits de haute technologie, a été un atout majeur de la transition. La spécificité de Vénissieux ? Une très forte implication des partenaires sociaux dans la démarche, un réel désir de préserver les emplois du côté employeur et un appui de la Région Rhône-Alpes.

    J'ai souhaité, à travers ces exemples, montrer les adaptations et les stratégies industrielles de transition. D'un point de vue écologiste, il est bien sûr nécessaire qu'une bonne partie des déplacements, aujourd'hui réalisés en voiture individuelle, puissent se faire demain en transport collectif (bus ou covoiturage). C' est surtout opportun pour les trajets domicile-travail.

    Gérer, anticiper la fin annoncée du pétrole, prévoir les reconversions et s'y préparer : l'avenir est là. Dans son Pacte écologique pour l'emploi, Eva Joly prévoyait que la transition écologique pouvait créer 1 million d'emplois en France d'ici 2020, tout en améliorant la qualité de vie de tous. Je souscris sans réserve à cet avis : en Aveyron aussi, le changement peut être vu comme une opportunité.


    3 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires