• "Tout le monde (ou presque) est écolo !". C'est le sentiment après ces élections cantonales, où tous les candidats ont rivalisé "d'écologie" pour faire du chiffre électoral.
    Mais le problème réside bien plus dans les actes que dans les paroles ou les promesses. Et à ce titre, le Conseil Général, à une belle marge de progression. En matière de gestion des déchets, par exemple !


    Depuis les lois dites "Grenelle", les départements doivent mettre sur pied des "plans de prévention des déchets". Il s'agit en fait d'accompagner et d'aider les actions de réduction des déchets entreprises à l'échelle des communes ou des communautés de communes/agglomération. Ces plans sont par ailleurs bien soutenus financièrement par l'État (à travers l'Ademe).


    Les actions de réduction sont fortement demandées par les citoyens (et les écologistes!) car elles sont à la base d'une politique de bons sens (sur le plan écologique évidemment mais aussi économique).


    Aujourd'hui, en Aveyron, une Agglo (Grand Rodez) démarre son programme de réduction, trois communautés de communes (Millau, Decazeville, Villefranche) ont voté, fin 2010, leur intention de s'engager dans des actions et tout récemment (30 mars 2011) le Sydom a voté son intention de s'engager, lui aussi, dans des actions mutualisées auprès de 10 communautés de communes aveyronnaises. Fin 2012 donc, près de 75% des aveyronnais vont pouvoir s'engager à réduire leurs déchets... et le Conseil Général de l'Aveyron, lui, ignorant cet élan des collectivités, se tient encore en dehors de cette dynamique départementale !!


    Quel décalage entre les paroles (département le plus écolo,...) et la réalité vécue ! La gestion des déchets est pourtant le B.A.BA d'une politique environnementale digne de ce nom.
    J'avais rencontré à deux reprises, en 2010, Jean-Claude Luche pour le convaincre de s'engager. Sans donner de réponse positive, il avait manifesté un certain intérêt ... mais rien n'avait suivi !
    Alors aujourd'hui, au lendemain d'une élection où l'écologie semble avoir fait consensus, personne ne comprendrait que le Conseil Général n'accompagne pas, au travers d'un plan départemental, les collectivités et le Sydom qui eux "se bougent". Oui, il est urgent que l'Aveyron contractualise avec l'État un réel Plan de réduction des déchets.
    Aux actes, Monsieur Luche !

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    Rappel des différents rôles (compétences) de chacun:
    1>L'État (préfecture et autres services) instruisent les dossiers d'autorisation. Par exemple, la préfète a autorisé, après dépôt de dossier par Véolia, le quai de transfert provisoire de Sébazac.
    2>L'État (préfecture et autres services) contrôlent le fonctionnement des installations existantes. Par exemple, la DRIRE, suit et oriente la réhabilitation de l'ancienne décharge du Burgas.
    3>Les communes ont confié aux communautés de communes (ou d'Agglomération) la collecte des déchets ménagers. Par exemple, l'Agglo du Grand Rodez, gère (pour le compte de ses 8 communes adhérentes) le ramassage des sacs noirs et jaunes, les colonnes de verre/papier et les 5 déchèteries.
    4>Le Sydom (syndicat mixe composé du Conseil Général et des communautés de communes/Agglo) s'est vu confié les "3T": le transfert (transport), le tri (recyclables) et le traitement (enfouissement).
    5>Le Conseil Général a depuis 2004, la responsabilité de planifier à l'échelle départementale la gestion des déchets. Son plan s'imposera aux acteurs économiques et aux collectivités.


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  • On sait que l'État ne considère pas le grand contournement de Rodez au programme des ses investissements (voir billet du 29 mars). De nombreux maires et la majeure partie des élus de l'Agglomération considère donc maintenant qu'il est nécessaire de fluidifier le trafic automobile sur la rocade en passant un ou deux rond-points en dénivelé. Ainsi les automobilistes circulant sur la rocade ne croiseraient plus ceux qui veulent rentrer ou sortir de Rodez. La contre partie de tout cela, serait évidemment la participation financière des communes et de l'Agglomération, au coté de l'État et peut être du Conseil Général.


    Il est amusant de constater que ceux qui veulent serrer les cordons de la bourse des finances locales sont les premiers à vouloir se substituer à l'État sur des dépenses et des compétences qui sont les siennes (route nationale), et pour des investissements de plusieurs dizaines de millions d'euros ... Où est la cohérence ?

    L'alternative aux bouchons sur la rocade ne réside pas dans une fuite en avant dans des investissements routiers: toutes les villes confrontées à ces problèmes de congestion n'ont rien résolu avec plus de goudron ! L'alternative réside dans la diminution du besoin d'utiliser la voiture pour aller au travail, car ces bouchons qui se produisent toujours aux mêmes heures sont essentiellement liés aux déplacements domicile-travail. L'alternative réside dans une politique judicieuse de transports urbains couplée à un usage raisonné de la voiture (covoiturage,...). Au lieu d'accroître les surfaces de voiries disponibles pour les voitures, il faut faire un choix contraire: celui de réserver la priorité de l'usage de la voirie à des modes de déplacement alternatifs à la voiture individuelle. Malheureusement, peu d'élu croit à cette solution et donc l'Agglomération du Grand Rodez continue d'imaginer l'avenir en "noir goudron".

    Par ailleurs, mon opposition à ces investissements routiers sur la rocade et à ces mises en dénivelé est justifiée par la défense du cadre de vie des riverains. Car tout cela va se traduire par plus de trafic, plus de pollutions et plus de bruit. Le tout dans des zones d'habitat dense à Onet ou à Rodez.

    Il faut reconnaître au maire d'Onet le Château, une certaine constance à vouloir transformer ce qui était un simple boulevard urbain en future voie rapide urbaine, le tout au nom de la fluidité du trafic. Il ne manque pas une occasion en ce sens, faisant un lobbying intense auprès du Conseil Général et proposant récemment l'augmentation de la vitesse à 90km/h ... Par contre la volte face du maire de Rodez est plus récente, lui qui tempêtait, il n'y a pas si longtemps (en 2009) contre l'État (et le maire d'Onet) jurant les grands Dieux que jamais il ne sacrifierait la qualité de vie des riverains sur l'autel de ce qui deviendra à terme une autoroute urbaine !

    Pour ma part, je continue à m'opposer (avec les élus écolos) à ces projets délirants et néfastes. Je continue à dire que nous n'aurons pas les moyens financiers pour, à la fois, financer des voies rapides (qui ne sont pas de notre compétence) et faire du transport urbain (qui est pleinement dans notre compétence): il nous faut choisir nos priorités !


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